posté le mercredi 17 Janvier 2007 par antoine
LES RENTIERS DE LA CRISE TEXTILE
Nos entreprises textiles ferment ou se délocalisent, ce qui revient au même pour les salariés qui perdent leur emploi et les collectivités locales qui perdent leur taxe professionnelle. Mais, en contrepartie on nous avait promis que cette « libre concurrence mondialisée » allait conduire à une baisse massive des prix ; c’était (et c’est toujours) le discours officiel de l’Organisation Mondiale du Commerce et de la Commission Européenne qui avaient poussé à la suppression des « quotas » d’importations textiles en 2005.
En réalité la baisse des coûts n’a pas profité aux consommateurs, mais surtout à la grande distribution et aux centrales d’achats qui se sont fournies à bas prix, en Asie notamment, en condamnant ainsi les entreprises européennes. Ainsi les importations en provenance de la seule Chine, en direction de l’Europe, ont augmenté en 2005 de + 23% pour le textile et de + 45% pour l’habillement ! Et si l’on se réfère à la période 2000 / 2006 c’est une augmentation de plus de 400% ! Il ne faut pas, alors, s’étonner de voir que les 7 grands groupes de distribution textile engrangent des bénéfices dépassant les 20% par an.
Il faut pourtant se souvenir que le Traité de Rome, fondateur de la Communauté Européenne avait pour projet de développer et de protéger notre économie par un « tarif douanier commun » et non de l’abandonner au cynisme spéculatif et antisocial d’une concurrence ultralibérale sans frein.