- auteur : Jean
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Le Néocapitalisme financier |
posté le 2 avril par Jean Auroux
SI ON REPARLAIT DU NEOCAPITALISME FINANCIER
Lors de mon intervention à Feurs le 23 mars 2007 j'ai évoqué ce terme de "Néocapitalisme financier". Il me semble utile d'y revenir pour donner quelques exemples et apporter des précisions.
Le monde économique fondé sur le libéralisme mondialisé tel qu'il est aujourd'hui n'est plus celui d'hier. En effet, il y a aujourd'hui deux formes de libre entreprise :
- d'une part celles qui sont porteuses de production de biens ou de services et c'est la très grande majorité des PME, des TPE des artisans, petits commerçants et professions libérales;
- d'autre part, depuis une une dizaine d'années des structures financières dont le seul but est de gagner de l'argent, beaucoup et vite, au mépris des salariés et cadres de nos entreprises "traditionnelles" et qui deviennent les victimes de ces fonds totalement cyniques.
Ces derniers sont généralement basés dans des "paradis fiscaux" plus ou moins exotiques ou...suisses, ils spéculent de manière instantanée grace aux réseaux informatiques. Ces "opérateurs", souvent anonymes et apatrides, gèrent ainsi au jour le jour ces milliards "flottants" à travers le monde qui viennent notamment des pétrodollars et des nouveaux riches qui spéculent à tout va.
Ces fonds prédateurs ont "investi" près de 500 milliards d'euros en 2006 dans le monde, et pendant la même année ils ont racheté en France 1400 entreprises !!!
Certes il existe quelques "fonds éthiques"qui veillent à ce que soient respectés les droits sociaux, syndicaux et environnementaux des entreprises qu'ils rachètent ou dans lesquelles ils investissent, mais la majorité d'entre elles n'ont pas ces scrupules, elles rachètent, restructurent à grands coups de licenciements et revendent avec bénéfice et le processus continue là ou ailleurs selon les opportunités.
Ce "singulier commerce d'entreprises" est particulièrement juteux pour les actionnaires mais aussi pour les intermédiaires et autres "traders"; à Londres on a interdit à ceux de la City de donner les chiffres de leurs primes pour éviter le scandale. A coté de ces milliers de fonds qui détruisent nos industries et nos bassins d'emploi, il y a pire : les LBO qui sont encore plus cyniques.
Les LBO n'apportent pas d'argent pour acheter une entreprise, ils empruntent et font payer le remboursement de l'emprunt (intérêt et capital ) par l'entreprise elle-même, d'où des ventes de patrimoine, de brevets, de lourds plans sociaux et autres dégradations de conditions de travail et de rémunération.
Il est donc plus qu'urgent qu'il soit mis fin à ses pratiques dévastatrices pour notre économie et aussi que l'on prenne en compte le fait essentiel que ce sont nos PME qui créent l'emploi pour produire des biens et des services, bien loin de cette économie virtuelle, spéculative et prédatrice.
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